Itinéraire salé d’un marin d’eau douce ou comment j’en suis venu au voile aviron. (9)

Navigations avec le Fireball

Voilà, ça y était, j’avais enfin mon bateau !

Et alors ?

À la Grande Motte avec mon frère Olivier

Deux programmes de navigation nourrissaient mes projets, d’une part la croisière, d’autre part la compétition, la régate.

Concernant le premier, j’allais devoir patienter. Il me faudrait prévoir un navire un peu plus adapté à cet usage. En attendant, je continuais de dessiner des plans de voiliers hauturiers (nous évoquerons ceci un brin plus tard) …

Pour ce qui était de la compétition, j’étais en principe équipé ! Le Fireball était une véritable bête de course !

Une fois le bateau lancé, je m’étais efforcé de compléter et d’améliorer son équipement. Au début, en travaillant l’été et en gagnant quelques sous, je pus me payer un spi. Le top du top c’était le Mountifield tri radial. Ensuite, on installa un avaleur de spi.

A la Grande Motte dans les tous débuts… Je suis avec mon frère Olivier, nous arrivons à la grande cale… très accessible à l’époque !
Les débuts en mer… la photo est prise par mon père depuis le bateau de Moreau. On notera les grues nombreuses qui s’activent pour la construction de la station.
Cette fois, nous avons embarqué Sébastien le « petit » frère !

J’accélère quelque peu le film, plus tard un ensemble complet mât, bôme, tangon, Z Spar vint remplacer les espars originaux. Je dois avouer que je parvins à revendre mon mât ressoudé et ma bôme en bois ! Par la suite, disposant de revenus fixes, un jeu de voiles Chéret se substitua aux Tasker d’origine qui étaient bien fatiguées.

J’étais au top ! Licence en règle, club : ACYC, timbre de l’IFF, certificat du docteur Tissier…

Et pourtant, je potassais le « Pinaud » pour la compète…

Pour les déplacements, j’avais un sérieux problème. Longtemps je n’ai pas eu de voiture et les régates étaient rares à Courtine.

A cela s’ajoutaient le manque d’équipier régulier, un bateau peu compétitif malgré la qualité de sa construction mais surtout un défaut de compétences de son barreur…

Je ne devais jamais régater sérieusement en Fireball, hormis quelques épreuves par-ci par-là.

Régate « saucisson » sur le plan d’eau de Neuvic en Corrèze. Le point rouge au milieu c’est nous !

Cependant durant quelques années, du lycée aux débuts dans la vie active, je multipliais autant que faire se pouvait les navigations.

En mer, en méditerranée tout d’abord avec mes parents. Principalement à la grande Motte., une fois à Toulon. Plus tard sur l’océan avec celle qui était devenue mon épouse, Marie. Un été nous avions pu rallier et naviguer à Douarnenez en Bretagne grâce à notre voiture, une poire !

Sur les plans d’eau intérieurs après Courtine, à Neuvic en Corrèze, sur la Loire sur le barrage de Villerest, sur le lac de Guerlédan en Bretagne intérieure et surtout au Grand Large à Lyon…

Sur le lac de Villerest en 1987 (dans la Loire). Je suis sur le Fireball avec un copain, Gérard et Eric un cousin de ma femme. Nous croisons le Vaurien d’André mon beau-père avec Marie à son bord. Film d’époque sans la HD ni les stabilisateurs d’images…
Sur le plan d’eau du Grand Large à Lyon
Au CVL (Cercle de la Voile de Lyon) je prépare le bateau avec un copain de l’Ecole Normale
Une des dernières vues du Fireball sur l’eau à Neuvic sur le lac de la Triouzoune…
Le bateau est dans la cour. Au retour de Neuvic un caisson fuit et prend l’eau . De sérieux travaux vont devoir être programmés, le Fireball n’a plus navigué depuis cette date.

Ce bateau a navigué ainsi durant plusieurs années. Il a accompagné les premiers temps de ma vie d’adolescent puis d’adulte. Celle-ci a beaucoup fluctué. Je ne m’étendrai pas ici sur tous ses développements, disons simplement que j’allais assez vite entamer un parcours professionnel qui allait me conduire hors de France durant de longues années. Pour ceux que cela intéresserait, j’ai raconté tout ça dans un livre. 

Pour autant d’autres bateaux n’allaient pas tarder à arriver.

J’ai toujours conservé le Fireball. Actuellement il est en cale sèche dans mon garage en attendant une restauration que j’espère prochaine…

À Courtine. Où l’on voit que je vais devoir changer de monture pour songer à la croisière !

Il est temps de passer à la suite… c’est à dire à la taille supérieure !

La Der des ders ?

Dernière navigation de l’année ? Pas sûr ! En tous les cas, dernier rassemblement pour cette année.

photo Emmanuel Conrath (ici avec le moteur le vendredi, la suite sera sans moteur et avec les avirons ! )

Après Pareloup et Festivoiles en juillet nous étions donc au lac du Der en Champagne pour un rassemblement avec Pirate du Rhône : Terre et Der !

Raoul inscrit au rôle des équipages de Pirate du Rhône observe la flotte

Nous connaissons le lac du Der à l’occasion des rassemblements Arwen Marine alors que le lac est plein, les champs de colza éclatants de jaune sous le soleil printanier et que le vent est au rendez vous.

Mais là, c’est une toute autre musique. Il semblerait que le réchauffement climatique ne soit pas une vaine polémique de réseau social. Toujours est-il qu’au 6 octobre la température est estivale.

Le niveau de l’eau est bas, très bas, normal en fait puisqu’il s’agit de réguler le niveau des crues de la Marne sur la capitale.

Résultat, une vision inédite du plan d’eau et surtout le passage annoncé des « demoiselles du lac », les grues et autres oiseaux migrateurs.

Le temps des copains sur une plage du bout du monde…

Résultat : trois jours de pétole nonchalante dans des petits airs, autrefois on aurait dit un temps de demoiselle… sous un soleil généreux mais peu agressif, en louvoyant au milieu des pécheurs de brochet qui consciencieusement accrochent les bestiaux, les remontent sur leur barque, les mesurent, prennent une photo et les rejettent à l’eau… Chacun son plaisir… (pauvre con aurait dit un brochet malpoli…)

photo Jean Marie Morlet

Toutes les photos de ce merveilleux rassemblement ici.

Sur le fleuve en automne.

Un petit bout de fleuve par une belle journée d’automne.

Cela commence par une cale encore embrumée, les petits bateaux que l’on prépare et une navigation paisible qui débute en souquant sur les avirons.

1

Le courant est paresseux mais il nous porte vers le sud.

2

Les rives défilent en douceur derrière le rideau des arbres on entend parfois le grondement d’un train qui remonte la vallée.

Au premier coude, la gloriette du château d’Ampuis émerge dans la verdure.

3

L’automne commence à peine à roussir feuillages d’automne de l‘île du Beurre qui se reflètent dans le fleuve.

Derrière les arbres une lône, un bras de la rivière, serpente dans la forêt refuge de nombreuses espèces sauvages.

4

Encore quelques coups de pelle et c’est l’escale au port des Roches… Pause casse croûte !

5

Et comme le vent se lève et qu’il souffle du sud, le retour s’effectue à la voile au portant, pour un retour tranquille vers le point de départ.

6

Trois Skerry à Vouglans…

… décidément c’est peut être une histoire de trois Skerry qui commence à s’écrire !

Après trois Skerry à Annecy voici que nous retrouvons les trois mêmes bateaux  là Vouglans !

odet

C’est en effet sur ce magnifique lac du Jura, que se sont donnés rendez vous L’Odet, Méaban et Pirate du Rhône !

Merveilleusement accueillis par nos amis jurassiens dans un cadre superbe, tout est réuni pour un superbe weekend. Le temps, il faut le dire, est de la partie : grand soleil avec deux déclinaisons : samedi « pétole » et dimanche « brafougne » !

pirate