Chronique d’une balade annoncée (10) : au rapport !

C’est donc samedi matin de ce weekend prolongé de Pentecôte que je me suis lancé avec mon attelage chargé à bloc, histoire de voir si l’ensemble tient le coup sur la distance.

Quand je dis chargé à bloc, c’est bien le cas car je outre le kayak son équipement, la logistique de randonnée (tente, couchage …) j’embarque plusieurs jours de vivre plus appareil photo, téléphone, batteries de secours … Au total l’ensemble dépasse les 60 kg !

Juste arrivé au bord du Rhône avec le montage initial de la glacière sur le bidon…

C’est beaucoup, beaucoup trop mais c’est un test… et qui peut le plus …

Départ de la maison avec une descente bien raide pour rejoindre la Viarhôna la piste cyclable qui longe le fleuve.

Si l’objectif est bien de tester l’ensemble sur route, je comptais bien effectuer une partie en navigation également…

Hélas ! Le vent du sud est fort, trop fort levant un fort clapot contre le courant…. Ce type de vent je le connais bien et sur l’eau c’est la galère assurée : il faudrait pagayer comme un malade pour essayer de descendre un peu… Bernique j’ai déjà donné, surtout avec un bateau chargé et le fardage des bagages embarqués. Je renonce donc à la navigation mais ce n’est pas grave car l’objectif est de rouler…

Sitôt la piste rejointe les ennuis commencent : le chargement de la glacière qui contient la bouffe ne tient pas. J’ai dû le percher sur mon bidon comme on voit sur les photos sinon cela me gène pour pédaler… Je tente une première modification en ficelant la glacière sur la remorque… mais la solution ne me convient pas : je dépasse alors allègrement les 40 kg de charge utile de la remorque.

Essai de placer la glacière sur la remorque

Certes celle ci semble encaisser la surcharge sans broncher mais je préfère trouver une autre solution et finalement je parviens à poser la glacière directement sur le porte bagage en intercalant mon bidon (qui contient les papiers, le téléphone, les batteries…) entre la glacière et la tige de selle ce qui me permet de pédaler sans difficulté et sans accrocher la glacière avec mes pieds.

Cette fois le chargement sur le vélo tient bien !

Une fois cet aménagement réalisé tout baigne et je peux me lancer. Je suis sur terrain plat mais avec 20 noeuds de vent en rafale dans le paf…Néanmoins je maintiens sans difficulté une cadence de pédalage qui me procure une vitesse de progression  satisfaisante.

Autre satisfaction les cales pieds que j’ai adaptés aux pédales d’origine du Brompton se révèlent efficaces et bien adaptés.

 

Donc j’enquille les kilomètres le long du Rhône : Saint Michel, Chavanay, Saint Pierre de Boeuf, Serrières (où je fais une pause pour casser la croûte) puis je continue toujours sur la Viarhôna, Saint Rambert, Andancette et me voici à Saint Vallier.

Il n’est pas trop tard dans l’après midi je décide de continuer vers le sud direction Tournon. Manque de bol à la sortie de Saint Vallier je loupe la Viarhôna et me voilà embarqué sur la 88. La route est plus pentue que la piste et surtout il y a pas mal de circulation… C’est néanmoins un bon test puisque je progresse sans trop de difficulté… avec toujours le vent dans le nez !

Pour finir je décide m’arrêter un peu avant Tournon dans un camping « l’Iserand » à Vion où nous avions fait étape avec Marie il y deux ans quand nous avions descendu le fleuve, elle en voiture et moi en Yakkair.

Super Camping, je recommande ! Propre ombragé nickel au niveau des sanitaires avec une piscine (que je n’utilise pas !).

Donc montage de la tente et farniente pour finir la journée à bouquiner tranquille… pas trop fatigué, tout va bien !

La tente…

Dans le sens de la remontée, juste avant le barrage d’Arras : je me demande s’il y a beaucoup de canoës qui remontent le fleuve ! (panneau indicateur qui signale le barrage)

La suite est facile à deviner après une bonne nuit retour sur la viaRhôna cette fois jusqu’au pied de la colline de Saint Michel où l’appelle pour que l’on vienne me chercher : pas question de grimper la côte avec mon barda … mais la pente est sévère…

Piste et fleuve…

Conclusion de cet essai :

Au total un petit peu moins de 100 km en deux jours, effectués sans grosses difficultés mais sur un terrain relativement plat avec il est vrai un très fort vent dans le nez le premier jour.

Il est donc possible de trimballer toute une logistique en rappelant que j’avais volontairement chargé la mule !

Si l’ensemble des bagages parait bien calés je vais néanmoins réduire le transport de bouffe, supprimer la glacière que vais remplacer par un sac à l’avant du vélo (le T bag de Brompton devrait faire mon affaire). J’aurais ainsi plus de facilité pour grignoter et boire en route, consulter une carte ou sortir le téléphone.

Le T bag, sac de randonnée de Brompton

Une remarque qui n’a rien à voir avec mon essai, c’est l’état calamiteux de la piste à certains endroits avec les racines des arbres qui gondolent la chaussée : on se fait secouer le panier à crottes !

Le Brompton et la Chubby n’ont pas bronché, à voir sur un temps plus long mais sûr, c’est du bon matos !

Le hic serait une grosse bosse à franchir … il faudrait pousser l’attelage et cela ne serait pas  de la tarte…

En ville et même sur la route avec la circulation tout va bien. Bon rien de bien étonnant dans tout ça mais j’ai ma réponse : une rando vélo/kayak en autonomie sur plusieurs jours est possible, reste à optimiser encore le poids mais je ne suis pas loin de ce que je voulais !

La suite maintenant cet été sur la Loire …

 Toutes les photos

Chronique d’une balade annoncée (7) : des précisions sur les bivouacs dans le PNR Anjou Touraine

Voici le complément des informations concernant la possibilité de bivouaquer au bord de la Loire dans le PNR Anjou Touraine .

Où l’on verra que la situation n’est pas désespérée et que décidément, non, la France n’est pas le pays de « l’interdit ». Les sternes et les kayakistes bivouaqueurs peuvent très bien cohabiter pour peu que l’on respecte certaines règles !

Bonjour Monsieur,

Je vous prie d’excuser ma réponse excessivement tardive à votre question. J’espère qu’il est encore temps d’y répondre.

La question du bivouac en Loire est effectivement complexe. Au sein du PNR Loire Anjou Touraine, il faut bien distinguer entre les secteurs avec une réglementation particulière et les autres, soumis à la réglementation générale.

1° Dans le cas de la réglementation générale, en Loire comme ailleurs, le camping peut être librement pratiqué, avec l’accord de celui qui a la jouissance du sol (donc sous réserve de l’opposition du propriétaire), sauf :

–          Sur les routes et voies publiques

–          sur les rivages de la mer ;

–          dans les sites inscrits et dans les sites classés;

–          dans le champ de visibilité des monuments historiques (attention à ne pas camper au pied d’un des châteaux de la Loire…) ;

–          dans un rayon de 200 mètres autour des captages d’eau.

Enfin, il faut savoir que des arrêtés municipaux plus restrictifs peuvent s’appliquer dans certaines communes. Lorsque c’est le cas, il doit y avoir un affichage spécifique qui le précise.

Pour la question de la propriété du terrain, dans le cas de la Loire : les bancs de sable font partie du domaine public fluvial, donc sont accessibles à tous (sauf dans les zones particulières, voire au 2°). En revanche, les îles permanentes (hors d’eau l’hiver  et qui sont boisées, cultivées, ou en prairies, voire bâties) sont le plus souvent des propriétés privées.

2° Pour ce qui est des zones particulières :

Dans certains secteurs fragiles, afin de protéger des espèces d’oiseaux menacées (Sterne pierregarin, Sterne naine, Mouette mélanocéphale, …) qui nichent à même le sable, l’accès aux îlots et bancs de sable est interdit, par un arrêté préfectoral de protection de biotope. L’accès y étant interdit, le bivouac y est donc interdit aussi, de même que tout activité pouvant déranger les oiseaux.

Au sein du PNR, sont concernés, du 1Er avril au 15 août de chaque année , les îlots de sables (= bancs de sable au milieu de la Loire, qu’on ne peut pas atteindre à pied sec depuis la berge) situés dans les secteurs suivants :

–          la Loire entre Montsoreau et Saumur : depuis le lieu-dit « le port de Montsoreau » jusqu’à l’Ile d’Offard, à Saumur (stade de foot)

–          la Loire entre Le Thoureil et la Daguenière : du Thoureil(rive gauche, face au bourg) et La Ménitré (rive droite) jusqu’à Juigné-sur-Loire et La Daguenière (à l’aval de Belle Île)

Je joins une carte qui situe ces deux secteurs, au sein desquels l’accès aux îlots de sables est interdit pendant la période estivale.

Carte

En revanche, dans ces secteurs, le bivouac sur les grèves attenantes à la berge ( autrement dit les « plages » qui sont accessibles à pied sec depuis la rive) reste permis, de même que sur les plages qui entourent les îles permanentes (en respectant la partie privée de l’île).

Enfin, sachez que, lorsque c’est possible, la LPO Anjou met en place des panneaux d’information pour signaler les zones accueillant des colonies importantes d’oiseaux protégés. Soyez particulièrement vigilants à ne pas traverser des zones qui seraient délimitées par de tels panneaux. Pour votre information, je joins également, 2 documents d’information présentant les espèces protégées, visées par ces mesures de protection.

Hors des limites du PNR, pour plus d’informations sur les interdictions en région Centre (hors PNR), vous pouvez consulter les arrêtés de protection de biotope existants ici : http://www.centre.developpement-durable.gouv.fr/les-arretes-de-protection-de-a1390.html ou vous renseigner auprès du Conservatoire des Espaces naturels de la Région Centre.

Je vous remercie pour les exemples de prestations touristiques que vous nous avez envoyés.  Le Parc naturel régional n’est pas responsable de la communication réalisée par les professionnels du tourisme, ni de la qualité des prestations qu’ils proposent et vendent.  Nous travaillons, avec la LPO Anjou,  à l’information et à la sensibilisation des professionnels du tourisme, afin qu’ils ne proposent pas leurs prestations de bivouac dans les secteurs sensibles.  Nous espérons que les professionnels sensibilisés informent leurs clients de l’existence de ces secteurs, et des « règles de bonne conduite » qu’il convient d’y respecter, pour préserver le patrimoine naturel de la Loire. Nous ne savons pas s’ils le font tous, systématiquement, mais nous savons que certains s’efforcent de le faire.

Espérant avoir pu répondre à vos interrogations, mes collègues et moi-même restons à votre disposition pour plus d’informations. N’hésitez pas à revenir vers nous si ma réponse n’est pas suffisamment claire.

Vous souhaitant un bon séjour en Loire-Anjou-Touraine,

Cordialement,

Lucile Stanicka
Chargée de mission Natura 2000
Vallée de la Loire des Ponts-de-Cé à Montsoreau – Vallée du Thouet
Ligne directe : 02 41 53 05 08

Parc Naturel Régional Loire Anjou Touraine
7 Rue Jehanne d’Arc, 49730 MONTSOREAU
Tél : 02 41 53 66 00 – Fax :  02 41 53 66 09
www.parc-loire-anjou-touraine.fr

La rando confortable en Yakkair : oui c’est possible !

Le Yakkair One est un (tout) petit bateau, alors vouloir randonner dans de bonnes conditions de confort pourrait s’avérer une gageure.

Et bien non ou plutôt oui c’est possible !

J’avais étudié le problème et testé la faisabilité de la chose … restait à vérifier en conditions réelles, c’est chose faite après une randonnée de trois jours sur la Loire en autonomie.

Je rappelle que le cahier des charges prévoyait autonomie, légéreté et confort !

Autonomie pendant la rando mais aussi avoir la possibilité de transporter tout le matériel et la logistique par une personne seule pour revenir au point de départ. Ici ce dernier point n’était pas crucial puisque une navette était prévue pour revenir à Beaulieu.

Côté confort je tiens à un couchage confortable donc avec un matelas pneumatique !

Détaillons maintenant l’inventaire :

Côté navigation : Le bateau lui même, sans aucune modification, le siège est d’origine, je voulais un siège à dossier haut mais pas moyen de l’acheter sur le site … pagaie double, voile Bic, un bout d’amarrage, un nécessaire de réparation minimum en cas de crevaison, la pompe et ses raccords, le sac du bateau (qui servira de sac à bagages), un petit coussin gonflable pour améliorer le confort du siège

Camping : tente 2s décathlon 1 place, sac de couchage, sursac (non utilisé) matelas pneumatique épais, oreiller compressible,1 petite couverture en laine polaire.

Intendance : une glacière souple qui contient : nourriture pour trois jours au moins : plats cuisinés déshydratés, barre céréales, 1 saucisson, pain campagne tranché, dosettes café et sucre, tube lait concentré, brioches, bananes, barres chocolat (Mars), soupes en sachet, compotes en mini gourdes, du sel, un réchaud gaz et une recharge, une mini popote, un couteau avec couverts de randonnées, 2 bouteilles d’eau d’1,5l.

Vêtements : combinaison sèche (portée tout le temps en navigation) + un gilet de sauvetage,  bottines en néoprène,1 pantalon de jogging, 1pantalon de toile légère, 1 short, 2 tee shirts, 1 polaire, 1 sous vêtement genre Damart, 3 paires de chaussettes, 1 training avec capuche, 1 K Way, 3 calbutes, 1 paire de chaussures légères,1 bonnet de laine.

Divers : trousse de toilette : brosse à dent, dentifrice, anti moustique, savon écologique, mini trousse de secours, quelques médoc pour le lumbago (au cas où…) Vu la météo la crème solaire était restée dans la voiture…  1 serviette de toilette en micro fibre, appareil photo , Iphone (GPS)  et pochette étanche, papiers identité, lampe électrique à recharge manuelle, clé de la voiture ,1 pelle de bivouac, 1 paire de lunette de soleil (en plus de celles de vue), PQ.

Contenants : le sac du bateau – 2 sacs étanches et un petit bidon étanche.

Chargement : le sac à dos du bateau contient l’essentiel : glacière, matelas, sac de couchage, pompe – Il est fixé très rapidement à l’arrière du bateau en trois points : les mousquetons du sac à dos sont pris sur les anneaux du siège et un gros mousqueton relie la poignée du haut du sac à la poignée arrière du bateau. Le sac des vêtement est glissé sous le pontage avant, le petit bidon est entre mes jambes accessible à tout moment, le deuxiéme sac étanche avec quelques bricoles (les chaussures de ville !) soit entre mes jambes soit sous le pontage arrière; la tente est glissée entre le sac du bateau et le siège et se transforme un dossier ROYAL !

Je crois que je n’ai oublié et cela donne ceci :

Comme on le voit le bateau est bien chargé et l’équilibre semble précaire… C’est certain que le bateau s’enfonce un peu dans l’eau sur l’arrière. Pourtant si je ne m’aventurerais pas en mer ou en eau agitée avec un tel chargement à aucun moment je ne suis trouvé en difficulté et pourtant le courant était fort avec quelques petits passages légèrement tumultueux. Bien évidemment j’ai passé la glissière de Dampierre sans le sac pour ne pas risquer le diable, je précise que tous les sacs, bidon, pagaie etc sont assurés par des bouts avec mousqueton.

Bilan : et bien sommes toutes pas grand chose à revoir, l’ensemble était plutôt satisfaisant. En fait le plus encombrant et le plus embêtant je pense que c’est la nourriture. Au delà de trois jours il faudrait envisager des ravitaillements.

Ce qui peut être amélioré: réduire la taille du matelas peut être avec un modèle du type Néoair ? Prévoir un moyen de recharge (solaire, manuel ?) pour le téléphone si utilisé en GPS (j’avais oublié ma batterie extérieure). J’aimerais un petit siège pour le bivouac : pas toujours facile s’asseoir pour cuisiner ou manger (surtout quand on mal au dos !). J’avais oublié ma liseuse pour bouquiner.

Peut être prévoir un mini chariot pour d’éventuels portages du bateau gonflé et pour le transport des bagages une fois le tout replié. A condition d’avoir épuisé toute la nourriture tout peut être transporté à dos d’homme à l’arrivé !

Remarque mon Yakkair en est à sa troisième saison et sans en avoir une utilisation intensive il est quand même pas mal sorti. Malgré cela il est toujours dans son état initial, pas de perte de pression, je me suis contenté de dégonfler le plancher le soir pour vider l’eau embarquée, c’est tout !

J’ai bien apprécié ma combinaison sèche achetée cet hiver. Pas trop chaud en navigation y compris en phase de pagayage intensif et un grand sentiment de sécurité en cas de passage au bouillon. Je ne crains pas la pluie non plus et sitôt arrivé je me retrouve habillé sec y compris les pieds ! Par contre je prends très grand soin des chaussons en latex, j’évite de trop marcher avec …