Les rassemblements et les râteaux de l’année 2025.

Cette année nous aurons eu le plaisir de participer à plusieurs rassemblements, trois pour être exact mais, également d’en rater trois. Match nul !

Terre et Der avec l’AS.SEIL voile-aviron où à chaque fois on se dit que c’est la dernière fois que l’on vient, parce que « hein ! faire des ronds dans l’eau, même si le lac est vaste, se glisser entre les arbres immergés… tout ça on connaît » ! Et puis, bien sûr chaque année on y retourne car rien ne remplace la joie de retrouver les copains et que les routes de la campagne de Haute-Marne sont si agréables à parcourir dans la verdure du printemps…Pur ceux qui ne sont jamais venus : plein de photos ici, histoire de vous donner envie.

Ensuite, il y a eu le gros raté de la Semaine du Golfe. Jamais je crois que je n’avais préparé le bateau avec autant de minutie, tout était programmé, le camping, la réservation des navettes.

Oh ! ça on est parti, nous avons pris la route. La Bretagne c’est loin, nous avions du temps, j’avais prévu une étape. Un camping entre Nantes et Poitiers, totalement peuplé d’anglais, une merveille de camping avec un gazon comme on n’en voit que les jardins des demeures de la perfide Albion. Un restau so british où notre repas du soir s’est composé de fish and chips arrosé de bière. Alors quoi, tout baignait ? Ben non… Marie déjà peu fringante au départ a été malade toute la nuit. Et pas qu’un peu… Si bien qu’après une nuit blanche, j’ai pris la décision de jeter l’éponge et de rebrousser chemin. Retour à la maison.

Camping de la Courte vallée à Airvault, en route pour la semaine du golfe !

Grosse frustration, même si, avec le recul, notre petit Skerry aurait été pas mal bousculé par les conditions météo de cette édition.

J’avais focalisé toute mon attention sur cette fichue semaine du Golfe mais un autre rassemblement calqué sur celui-ci avait lieu cette année et de surcroît près de chez nous : Barrutlatge, sur l’étang de Thau. Avec en ligne de mire, la ville de Sète que nous aimons tant .

Oui mais, voilà j’avais négligé l’inscription et c’était trop tard le nombre maximum de bateaux autorisés pour participer étant atteint. 

Deuxième râteau

Heureusement il restait les Voiles d’en Haut sur le lac de Serre Ponçon organisées par l’association Rivages de Mediterranée et cette fois ce fut la bonne !

L’été se déroulait et au mois de juillet, c’était Festivoiles dans l’Aveyron sur le lac de Pareloup. Un rendez-vous que nous ne manquions pour rien au monde pour les navigations bien sûr mais surtout pour le repas aveyronnais avec les copains !

De nouveau la malchance allait frapper. Repas du 14 juillet en famille, beaucoup de petits enfants qui cavalent de partout dans la maison. Marie se démène pour son repas et paf avant-midi, malaise. Résultat, après-midi aux urgences à l’hôpital de Vienne. Conséquence, le rassemblement de Pareloup est annulé… Jamais deux sans trois le compte est bon.

Bon pour nous consoler, nous irons tout de même y passer une semaine en août, une fois le calme revenu dans la maison. L’occasion de retrouver des copains. Le lac est magnifique, le camping formidable, En fait c’est un club de voile « qui fait aussi camping ». Nous renouons avec l’ambiance des clubs que nous avons connus et fréquentés au CVL à Lyon ou à Vassivière.

Camping à Pareloup ! (note : le verre gradué Arwen Marine permet de respecter les doses recommandées par la faculté).

Un seul bémol mais, il est de taille : la présence en ce mois d’août d’une quantité phénoménale de ces foutus Jet-skis qui nous empoisonnent l’atmosphère avec leur bruit et nous secouent avec le clapot croisé qu’ils génèrent. 

En cherchant bien, on trouve des coins tranquilles loin des jet-skis…

Et puis, à la fin de l’été, restait La Misaine Bleue à Arradon. Revanche sur le gros raté de la semaine du Golfe, alors pas question de manquer notre coup ! 

Et cette fois le succès allait-être au rendez-vous ! 

Mais ceci est une autre histoire !

Il ne faut jamais dire de son bateau que c’est le dernier !

Et dire que je pensais que la saga de mes bateaux se terminait avec Pirate du Rhône

Oui mais, voilà, ne jamais dire jamais ! Mon Skerry est, était devrais-je dire désormais, un super et génial esquif. A la longue je m’étais habitué à l’esthétique de son « cul pointu ». Avant de l’acheter je me disais bien : « jamais de bateau avec un cul pointu »… Bref…

Le problème de ce bateau se situait au niveau du confort pour mon équipière préférée. Dès que le vent montait et que le plan d’eau se creusait, il devenait indispensable de bouger pour maintenir un équilibre précaire. Le manque d’espace et d’endroit pour se caler confortablement me mettait à chaque fois à la merci d’une mutinerie dont je n’étais pas certain de m’en tirer sans de graves et pénibles séquelles.

C’est pourquoi nous avions pris la décision de commander un Silmaril à Emmanuel, ce qu’il avait accepté. Sa construction était programmée pour cette fin d’année 2025.

Mais voilà qu’à l’occasion du rassemblement de la Misaine Bleue dans le golfe du Morbihan, il me revient aux oreilles qu’Yves souhaitait vendre son Silmaril et cerise sur le gâteau qu’il recherchait un Skerry pour le remplacer ! Pour aligner les planètes, il ne manquait que la bénédiction d’Emmanuel auprès de qui je m’étais engagé pour une construction neuve. Allah est grand et Emmanuel est son prophète puisqu’il accepta de bonne grâce mon désistement nous offrant par la même occasion à Yves et moi d’engager la transaction.

Et c’est ainsi :

… qu’Yves vint à St Michel avec Truk 2 pour procéder à l’échange des bateaux !

Yves après des années de raids engagés souhaite désormais un petit bateau léger, simple à mettre en oeuvre. En fait il va modifier Pirate du Rhône et le dépouiller de tous ce qui l’alourdissait et le simplifier pour en tirer la quintessence. C’est exactement ce qu’il convient de faire ! A l’image du magnifique Treizav, le Skerry de Franck, un bateau que je trouvais (et trouve encore ! ) « zen », beau et rapide dans sa simplicité.

Photo Franck D.

Pirate du Rhône devrait devenir Petit Truk et Truk 2 sera Venexiana 5

Et cette fois je ne dirai pas que c’est mon dernier bateau !

Les voiles d’en haut.

Les deux Skerry : l’Yser et Pirate du Rhône au rassemblement les voiles d’en haut en juillet .

Un joli rassemblement voile-aviron organisé par l’association Rivages de Méditerranée sur le lac de Serre Ponçon sur la partie Ubaye à Saint Vincent les Forts.

« Rivages de Méditerrannée organise depuis 2003  » Voiles d’en haut », le rassemblement de voiles traditionnelles de Serre-Ponçon, entre lac et montagnes ! Historiquement, des liens existent entre les vallées de l’Ubaye et de la Durance et la construction navale ; en effet les arsenaux royaux utilisaient les mélèzes, épicéas et sapins des forêts du Boscodon et de St Vincent les Forts. Les grumes étaient descendues par des bœufs et des chevaux puis assemblés en radeaux et acheminés par les radeliers jusqu’à Arles par l’Ubaye, la Durance et le Rhône« .

Une occasion de retrouver ce magnifique plan d’eau que j’ai bien connu autrefois du côté de Savines le lac avec le Fireball…

Un camping comme on les aime ! Le bateau au pied de la tente !

Tempête de ciel bleu, chaleur agréable, un chouette camping avec l’accès direct au lac, bref tout était réuni pour retrouver des copains et nouer de nouvelles amitiés. Petite brise et thermique léger l’occasion de navigations paisibles dans un cadre somptueux.

Un air de flûte dans les petits airs
Le solo de Pierre !

D’autres photos ici.

Itinéraire salé d’un marin d’eau douce ou comment j’en suis venu au voile aviron. (20)

Encore qu’il ait fait beau et qu’la Marie Charlotte soit un bon bateau !

Le temps des régates étant momentanément passé, le Maraudeur Raspoutine était reconverti en bateau de balade en famille à la journée.

Même si l’expérience en Suède avait montré que le bateau pouvait s’y prêter, ce n’était pas idéal. Rechercher une embarcation plus adaptée au programme s’imposait.

L’idée c’était une coque ouverte, assez vaste pour transporter deux adultes, quatre enfants… et un chien !

L’idée de la péniche de débarquement ayant été écartée, le choix s’orienta vers deux modèles que nous avions remarqués au salon nautique de Paris.

Le Seil joli canot voile aviron de type prame norvégienne… déjà la tentation du voile aviron pointait le bout de son nez ou un autre modèle résolument moderne avec néanmoins un look sympa le Cruz de Topper.

Le premier avec sa marotte me rappelait mon Fireball, le second paraissait bien pensé avec son gréement en ketch, ses voiles enfilées sur les mats comme un Laser, simple à mettre en œuvre : pas de gréement dormant, mise à l’eau facile.

Ce fut l’occasion qui fit le larron et décida du choix. Une annonce pour un Cruz à aller chercher dans les Landes à Souston.

Vacances de Noël, nous voilà donc partis pour ramener le bateau. Le propriétaire, pilote d’hélicoptère était un type hyper soigneux, le Cruz était nickel, il ne manquait rien.

Et c’est ainsi que le fier bâtiment baptisé La Marie Charlotte allait faire nos beaux jours pendant quelques années.

Cruz version ketch. Le bateau existe également en version avec un gréement classique avec mât, bôme etc…

Que retenir de ces navigations ?

Des balades sur des lacs, en particulier à Neuvic en Corrèze où nous allions camper. La Bretagne, du côté de Port la Forêt et Concarneau. L’Odet. Sur l’Erdre près de Nantes. En méditerranée à la Grande Motte et au cœur de la Camargue par les canaux par grand vent avec juste l’artimon. Les taureaux nous regardaient passer. Aigues Mortes et un cubi de pinard acheté au passage. A Garabit avec un bivouac de nuit avec mon père et mon frère Olivier pour pêcher le Sandre au petit matin. A la Rochelle dans les Pertuis, au coeur du fier D’ars sur l’ïle de Ré. Sur le Rhône près de chez nous … Bref un vrai jeep de la mer, très sécurisante, très stable. Un chouette petit bateau.

Glacière, capote, bidons étanches… rien ne manque sur ce super petit bateau

Un bateau idéal pour des pique niques (il comportait une glacière intégrée !) Pas un foudre de guerre, ce n’était pas l’objectif.

Avec des copains à Neuvic et il reste encore de la place !

Je saute quelques étapes, nous y reviendrons, mais nous lorsque nous avons posé les valises à La Rochelle, l’idée d’un plus grand bateau s’imposait. La Marie Charlotte est alors partie avec ses nouveaux propriétaires en Bretagne.

Le cirque Pinder en action, la caravane, le bateau et la smala en route pour La Rochelle !
Familial …

A suivre : avant d’arriver à Venexiana 4, il nous faudra partir à la poursuite d’Octobre Rouge et faire connaissance avec l’Increvable

Itinéraire salé d’un marin d’eau douce ou comment j’en suis venu au voile aviron. (18)

Le Maraudeur fantôme.

Cela aurait dû être mon deuxième Maraudeur. Les copains de l’AS savaient que je recherchais un « bois » à retaper.

Je reçois un jour un coup de téléphone de Loulou (Louis Blancanneaux) qui m’annoce tout de go:  » y’ a un gars, en Bourgogne, qu’a un Maraudeur en bois, il est prêt à le donner en échange de quelques bouteilles de pinard »…

Fichtre ! L’aubaine ! Contact pris avec le généreux propriétaire, je me munis de quelques flacons et nous voilà partis avec mon fils aîné et avec la remorque vide de Raspoutine à la recherche de ce fameux Maraudeur en bois tant convoité .

Effectivement, au fin fond d’une campagne bourguignonne nous finissons par dénicher l’adresse et là, nous tombons sur une ferme et un gus qui se gratte la tête, « ah ! le Maraudeur oui, on va aller le dégager »…

Le voilà qui met le tracteur en route et qui se dirige vers un de ces terrains vagues qui entourent parfois nos exploitations agricoles. Là, au milieu d’un fouillis indescriptible de bottes de paille pourries, de vieux engins agricoles déglingués, de palettes, on découvre ce qui semble bien être un Maraudeur couché sur le flanc. Ni une, ni deux, le type passe des cordes sous la coque et à l’aide de la fourche du tracteur le voilà qui soulève le bateau et vlan qui le dépose sans ménagement sur notre remorque.

Il commence à faire nuit, on ne voit plus grand-chose et tant bien que mal nous brêlons l’embarcation. Salutations d’usage échangées, nous prenons la direction l’A6 pour reganher la maison.

Bon évidemment vous me direz, c’était une occasion… Enfin, pour une occase, c’était une occase !

Le lendemain matin au grand jour me voici à examiner de près mon acquisition de la veille. De loin pas de doute c’était un Maraudeur mais de près le bateau avait un drôle de profil vrillé.

Et à la lumière l’étendue du désastre apparaît. En fait, ce bateau en bois avait été plastifié par un ancien propriétaire. Le problème, c’est que l’eau s’était infiltrée entre le tissu de verre et le bois et celui-ci avait complètement pourri. Le rafiot était irrémédiablement fichu et irréparable.

La mort dans l’âme je me suis résolu à récupérer ce que je pouvais, un peu d’accastillage, des balcons, le lest, la dérive et le rouf en polyester.

Le reste a fini tronçonné et brûlé dans le jardin.

Depuis, il parait que certains soirs de grand vent, on peut voir la silhouette d’un Maraudeur navigant entre les arbres du jardin…

A suivre, prochain épisode : Venexiana 3…

… mais le chapitre des Maraudeurs n’est pas encore tout a fait terminé, il y en aura bien un troisième !