Pour se lancer dans la voile aviron : trois bons bateaux à vendre !

En ce moment trois bateaux de copains sont proposés à la vente.

Les trois sont des « voile-avirons » mais avec des programmes et des budgets qui diffèrent quelque peu.

Tout d’abord le Skerry de Jérôme est toujours en vente.

L’avantage d’un Skerry c’est sa légèreté … c’est aussi son inconvénient ! Mais voilà un bateau qui simplifie considérablement la logistique en particulier pour sa mise à l’eau. Une personne seule peut effectuer la manoeuvre simplement et pas besoin de manoeuvrer la remorque avec la voiture pour accéder à la cale : Jérôme a conçu un chariot qui trouve ensuite sa place dans le bateau, C’est d’ailleurs ce système que j’ai adopté pour Pirate du Rhône. Des trois bateaux présentés ici, c’est aussi le plus petit budget. L’annonce est ici

Ensuite avec un programme qui est proche mais un bateau plus confortable (plus creux) le Morbic 12 de Francis. Ce dernier change de mode de navigation et souhaite se consacrer désormais exclusivement au kayak, c’est la raison de la vente.

La qualité de la construction, le souci du détail sont époustouflants ! Tout est pensé, testé, réalisé avec une qualité et une minutie qui frisent la perfection ! Cette fois le budget est plus conséquent mais le prix est totalement justifié !

Caractéristiques détaillées du Morbic 12 sur le site de François Vivier.

Contact du vendeur : francis.debecker AROBASE skynet.be

Enfin le Rog 15 de William.

Cette fois, si on reste dans la catégorie « voile aviron » on pousse le concept dans ses retranchements ! Doté d’une petite cabine il abrite même deux couchettes. Pour moi c’est un peu le Maraudeur du XXI ème siècle ! Mais tellement plus logeable, léger rapide, William l’a même équipé de foils ! Sans hésitation le bateau qui me semble le plus adapté pour les raids côtiers. Le bivouac devient un luxe avec un tel bateau ! en vente ici

Itinéraire salé d’un marin d’eau douce ou comment j’en suis venu au voile aviron. (16)

Les années Maraudeur, le temps des régates.

Question régate, le Fireball avait été frustrant. Trop lourd, pas d’équipier, pas de voiture pour se déplacer, équipement baroque… avaient été les raisons officielles pour justifier les piètres résultats enregistrés. En réalité c’est plutôt mon manque de compétences qui en était la cause…

Avec Ondine dans l’océan indien, ce fut le petit temps et mon ami Peter Darch qui nous avaient conduits au triomphe du Hardy’ trophy…

Cette fois la réussite avec Raspoutine allait être le résultat d’une subtile alchimie.

Si pour l’Etap le rating, c’est à dire le handicap nous desservait, en ce qui concerne le Maraudeur, il en était tout autrement. Il existe plusieurs générations de Maraudeurs aux performances plus ou moins différentes. Conséquence : pour la FFV on comptait deux types de rating : un pour les modèles réputés « performants » : les anciens Maraudeurs en bois et les « Gallois » (du chantier du même nom) et un deuxième pour les autres, ceux sensés être « moins performants », comme le Spair et qui concernait Raspoutine.

National Maraudeur 1995 lac de Pierre Percée dans les Vosges

Et c’est là que résidait l’astuce. En effet, si un Spair avec son mât cylindrique, « le poteau » était effectivement peu « performant » tout changeait si on l’équipait d’un mât à retreint et d’un bon jeu de voile… Alors c’était une tout autre musique ! Pour dire les choses simplement, un Spair bien affûté devenait aussi rapide qu’un bois ou qu’un Gallois ! Résultat des courses : on allait aussi vite et souvent plus vite que les autres bateaux de notre catégorie et à l’arrivée on nous rendait du temps grâce au handicap… L’arme absolue.

Oui, mais tout cela ne suffit pas…

Un bateau c’est avant tout un équipage. C’est là que réside la différence. J’ai eu la chance de rencontrer mon pote, mon poto, mon Gilles. Il a su me fournir le plus beau, le plus efficace des accastillages : l’amitié.

Gallo mon poto…

Gallo, une forte tête de de bourrique mais Bon Dieu qu’est-ce qu’on a pu rigoler… D’abord pour mettre au point le bateau. Je me souviens de la superbe barre qu’il avait confectionnée en ‘lamellé collé », c’était son truc de l’époque. Résultat, la première fois où il a abattu en grand, la barre a plié comme un roseau et le bateau a continué tout droit ! Je suis injuste car Gilles est un super artisan, de tout, ses réalisations sont dignes des grands professionnels. Bon, sauf là…

Avec Gallo on s’est entendu tout de suite. C’est lui qui barrait. Moi j’assurais le reste, les yeux rivés sur les penons qu’il m’avait fait coudre sur mon foc. « Attentif, attentif »… je me souviens de ses mots.

Gilles c’est un tacticien et un stratège hors pair. Le plan d’eau, il a eu vite fait de le lire et la tactique, les vieux renards du Grand Large, ils en pleurent encore, du moins pour ceux qui sont encore vivants…

Ah ! on en a gagné des régates sur le Grand Large ! Pour une raison simple : nous étions premiers en temps réel… et on nous rendait encore du temps au calcul du handicap !

Moisson de coupes remportées avec Raspoutine

Mais avec le Maraudeur j’ai retrouvé une autre composante qui allait prendre de plus en plus d’importance dans mon parcours de marin d’eau douce. Déjà avec le Fireball j’avais adhéré à l’IFF, l’association de propriétaires, mais cela était somme toute resté assez lointain. Avec le Maraudeur il en fut autrement. L’aspro allait me m’ouvrir d’autres horizons et surtout d’autres rencontres.

L’association c’était un bulletin et un rendez-vous annuel : le National Maraudeur.

Les bulletinhs de l’AS Maraudeur

Le National se courait tous les ans à la Pentecôte. Le vainqueur remportait un magnifique trophée la coupe Desestre Cadoux . En réalité, la coupe en or massif d’une très grande valeur ne quittait son coffre que pour être admirée le jour du National. L’histoire de cette mythique coupe est à lire sur le site de l’AS Maraudeur.

la coupe en or massif Desestre Cadoux.

Des nationaux nous en avons couru deux. Dans les Vosges au lac de la Pierre Percée et au lac du Bourdon. Dans les deux cas nous n’avons pas fait beaucoup d’étincelles…

Dans le bulletin numéro 105 de l’AS Maraudeur Daniel Barthelet, dit Babar écrivait « … le déplacement dans l’est nous a permis de fréquenter de nouveaux équipages : le gang des Lyonnais sur un Spair bien accastillé, qui s’était entraîné dans l’hiver dans la brise… décidés et agressifs l’équipe JAMOIS GALLO aurait certainement été mieux classée dans des conditions plus musclées »

Au Bourdon c’était mieux, nous terminons 4ème. (mais le chablis était excellent !)

C’était à chaque fois l’occasion d’un déplacement en famille avec les Gallo, en camping dans des clubs sympas et chaque fois sous la pluie ! Et même si les régates étaient sérieuses, c’était surtout de grands moments de rigolade et de convivialité avec des tas de nouveaux copains. L’association était à l’époque dirigée par un super mec, Louis Blancanneaux, Loulou, complètement frappadingue et régatier hors pair !

Régate au Grand Large à Lyon

Le temps des régates en Maraudeur comme les roses n’a duré qu’un temps… Gallo s’est piqué d’une passion pour le deltaplane qui l’a éloigné des plans d’eau et nous, nous sommes repartis vers un autre pays… mais nous le verrons avec le Maraudeur !

A suivre : croisières au long court en Maraudeur !

Itinéraire salé d’un marin d’eau douce ou comment j’en suis venu au voile aviron. (15)

Les années Maraudeur entre régates et croisières au long cours.

Nous voilà donc de retour en France. Après nos années dans la vieille Europe fut elle de l’est, le choc avec l’Afrique avait été trop rude. En fait nous étions rentrés au moment où nous allions basculer, un an de plus, nous y serions probablement encore…

Nous voici donc à Lyon, Venexiana 2 est à port Camargue où nous avons toujours notre marina. Les courses avec Ondine dans l’océan indien ont laissé une marque. J’ai envie de régater de nouveau. Alors, comme je l’ai déjà expliqué nous nous inscrivons au club de Port Camargue. Numéro quatre qui s’annonce dans la famille vient restreindre les déplacements en voiture et mettre un terme aux projets de compétitions en baie d’Aigues-Mortes.

Voici Venexiana 2 au CVL, ancrée sur son corps mort devant le club, à ceci près qu’il n’y a plus de boat man pour m’emmener à bord !

Régates nous voici, et ça va rigoler !

Bon, comment dire… Ça ne s’est pas passé comme prévu. En effet, c’était sans compter sans les vieux briscards du Grand Large. Des lascars sur des rafiots merdiques mais qui savaient flairer toutes les risées foireuses qui vous conduisent en moins de deux vers la bouée d’arrivée.

Résultat, moi qui me faisait fort de mettre une boîte aux Edel 6 et autres Midget me voici à la ramasse et pas qu’un peu… De plus je traine un lourd handicap, un coefficient qui m’impose de rendre du temps aux autres concurrents. C’est explicable, peu d’Etap 22i régatent, son coefficient est calculé de manière théorique et il est élevé.

Les résultats en régate de Venexiana 2 sont loin d’être au rendez-vous !

C’est alors que je rencontre mon pote Gallo. Un lascar fin régatier, un finniste, ancien coureur sur Surprise, un copain de Sébastien Destremau, bref une pointure !

Ça tombe bien nous avons une marmaille du même âge. Tandis que les mamans surveillent les gosses qui batifolent au club, nous partons à l’assaut des régates du Grand Large avec Venexiana 2.

Bon disons le tout net, j’ai beau nous faire tailler des voiles de compète, Gallo a beau s’escrimer… râteau, les résultats ne sont toujours pas au rendez vous. Force est de constater que l’Etap 22i n’est pas une bête de régate.

C’est alors que Gallo me tape du coude  »tu devrais acheter le bateau de Garon qui est à vendre ». Le bateau en question est un rafiot plus petit que l’Etap, de couleur orange posé sur une remorque sur le parking des Micro dans le club. « Dis donc c’est quoi ce barlu ?

Un Maraudeur !

Venexiana 2 est vendue et part dans le Sud Ouest avec un jeune couple. Alors commencent les années Marau.

Venexiana 3 ? Et bien non, du moins pas encore. Le bateau s’appellera Raspoutine ! En lettres cyrilliques sur le côté tribord s’il vous plait et en caractères latins sur le côté bâbord !

РАСПУТИН ! RASPOUTINE mon premier Maraudeur.

Le Maraudeur est un de ces voiliers qui ont bâti l’histoire de la plaisance. Jean Jacques Herbulot le génial architecte a pris un dériveur, le Flibustier, lui a rajouté du franc-bord, un lest, une petite cabine et roule ma poule ! Dans les années 60 on pouvait acheter un Maraudeur au Bazar de l’Hôtel de Ville à Paris, le BHV. La voile se démocratisait.

Le bateau est en bon état, mais il est dans son jus. Il existe plusieurs générations de Maraudeur, celui-ci est un Spair dans sa configuration d’origine : le mat est un poteau cylindrique, les voiles fatiguées. Nous allons devoir reprendre tout ça !

Ce qui est formidable avec ce type de petit bateau, c’est que l’on peut se payer le meilleur en matière d’accastillage et de voiles sans se ruiner !

À l’entrée du club nous avions repéré un Proctor D, un mât de 470 qui servait à hisser un pavillon de bienvenue les jours de régate. Hop ! en accord avec les copains du club, nous procédons à l’échange et nous voilà avec un superbe mât à rétreint qui ne nous a pas coûté un rond ! Bon, il convient d’adapter le gréement dormant mais le câble ce n’est pas cher et l’affaire est vite entendue.

Je commande un jeu de voile neuf, un spi et avec Gallo nous commençons à percer des trous partout pour placer et déplacer l’accastillage. Quand on y pense, on rebouche; Les potes au club se fichent de nous, ils ne riront pas longtemps !

Avec mon pote Gallo, en route pour une manche de pétole au CVL

A suivre : les régates en Maraudeur.

Foutue bordée de novembre…

Alors que notre ami Claude Gros vient juste de larguer les amarres vers un autre monde, voilà qu’un autre marin est parti lui aussi, Alain Gliskman.

Claude, c’était un de ces rudes gars du Jura, fier et humble, un ébéniste, artisan du bois, qu’il savait travailler pour faire naitre des meubles mais aussi un chouette petit bateau que nous avions baptisé un bel après midi de septembre à Vouglans.

Ce bateau, il l’avait totalement imaginé, conçu et réalisé : « j’avais pour ambition de construire un bateau en bois et notamment son gréement (mât, bôme, espars…) en épicéa du haut Jura »...

Avec Claude nous avions tiré des bords sur le lac Vouglans, dans son cher Jura mais, aussi sur celui du Der où nous avions fait connaissance et échangé autour du Maraudeur que nous avions pratiqué l’un et l’autre…

Adieu vieux camarade, c’est au téléphone au printemps dernier que tu m’avais appris la saloperie qui t’étais tombée dessus… Le temps est vite passé et c’est en novembre que tu nous quittes. Alors, bon vent l’ami vers d’autres rivages…

Nous croisons le bateau de Claude dans les petits airs de Vouglans en septembre 2016.

A peine la triste nouvelle tombée, c’est par la presse que l’on apprend le décès d’un ancien grand nom de la voile, Alain Gliksman.

Oh ! bien sûr, ce gars là, je ne l’ai jamais vu mais, lu et relu, ça oui !

… Et suivi ses exploits dans les courses au large de l’époque sur des bateaux qui n’étaient pas encore tout a fait les panneaux publicitaires flottants qu’ils sont devenus…

Les revues nautiques de ma jeunesse, Neptune qu’il avait crée en particulier, structuraient mon univers avant je puisse avoir enfin un vrai bateau à moi…

Ah, oui ! fichue bordée de novembre…