Itinéraire salé d’un marin d’eau douce ou comment j’en suis venu au voile aviron. (15)

Les années Maraudeur entre régates et croisières au long cours.

Nous voilà donc de retour en France. Après nos années dans la vieille Europe fut elle de l’est, le choc avec l’Afrique avait été trop rude. En fait nous étions rentrés au moment où nous allions basculer, un an de plus, nous y serions probablement encore…

Nous voici donc à Lyon, Venexiana 2 est à port Camargue où nous avons toujours notre marina. Les courses avec Ondine dans l’océan indien ont laissé une marque. J’ai envie de régater de nouveau. Alors, comme je l’ai déjà expliqué nous nous inscrivons au club de Port Camargue. Numéro quatre qui s’annonce dans la famille vient restreindre les déplacements en voiture et mettre un terme aux projets de compétitions en baie d’Aigues-Mortes.

Voici Venexiana 2 au CVL, ancrée sur son corps mort devant le club, à ceci près qu’il n’y a plus de boat man pour m’emmener à bord !

Régates nous voici, et ça va rigoler !

Bon, comment dire… Ça ne s’est pas passé comme prévu. En effet, c’était sans compter sans les vieux briscards du Grand Large. Des lascars sur des rafiots merdiques mais qui savaient flairer toutes les risées foireuses qui vous conduisent en moins de deux vers la bouée d’arrivée.

Résultat, moi qui me faisait fort de mettre une boîte aux Edel 6 et autres Midget me voici à la ramasse et pas qu’un peu… De plus je traine un lourd handicap, un coefficient qui m’impose de rendre du temps aux autres concurrents. C’est explicable, peu d’Etap 22i régatent, son coefficient est calculé de manière théorique et il est élevé.

Les résultats en régate de Venexiana 2 sont loin d’être au rendez-vous !

C’est alors que je rencontre mon pote Gallo. Un lascar fin régatier, un finniste, ancien coureur sur Surprise, un copain de Sébastien Destremau, bref une pointure !

Ça tombe bien nous avons une marmaille du même âge. Tandis que les mamans surveillent les gosses qui batifolent au club, nous partons à l’assaut des régates du Grand Large avec Venexiana 2.

Bon disons le tout net, j’ai beau nous faire tailler des voiles de compète, Gallo a beau s’escrimer… râteau, les résultats ne sont toujours pas au rendez vous. Force est de constater que l’Etap 22i n’est pas une bête de régate.

C’est alors que Gallo me tape du coude  »tu devrais acheter le bateau de Garon qui est à vendre ». Le bateau en question est un rafiot plus petit que l’Etap, de couleur orange posé sur une remorque sur le parking des Micro dans le club. « Dis donc c’est quoi ce barlu ?

Un Maraudeur !

Venexiana 2 est vendue et part dans le Sud Ouest avec un jeune couple. Alors commencent les années Marau.

Venexiana 3 ? Et bien non, du moins pas encore. Le bateau s’appellera Raspoutine ! En lettres cyrilliques sur le côté tribord s’il vous plait et en caractères latins sur le côté bâbord !

РАСПУТИН ! RASPOUTINE mon premier Maraudeur.

Le Maraudeur est un de ces voiliers qui ont bâti l’histoire de la plaisance. Jean Jacques Herbulot le génial architecte a pris un dériveur, le Flibustier, lui a rajouté du franc-bord, un lest, une petite cabine et roule ma poule ! Dans les années 60 on pouvait acheter un Maraudeur au Bazar de l’Hôtel de Ville à Paris, le BHV. La voile se démocratisait.

Le bateau est en bon état, mais il est dans son jus. Il existe plusieurs générations de Maraudeur, celui-ci est un Spair dans sa configuration d’origine : le mat est un poteau cylindrique, les voiles fatiguées. Nous allons devoir reprendre tout ça !

Ce qui est formidable avec ce type de petit bateau, c’est que l’on peut se payer le meilleur en matière d’accastillage et de voiles sans se ruiner !

À l’entrée du club nous avions repéré un Proctor D, un mât de 470 qui servait à hisser un pavillon de bienvenue les jours de régate. Hop ! en accord avec les copains du club, nous procédons à l’échange et nous voilà avec un superbe mât à rétreint qui ne nous a pas coûté un rond ! Bon, il convient d’adapter le gréement dormant mais le câble ce n’est pas cher et l’affaire est vite entendue.

Je commande un jeu de voile neuf, un spi et avec Gallo nous commençons à percer des trous partout pour placer et déplacer l’accastillage. Quand on y pense, on rebouche; Les potes au club se fichent de nous, ils ne riront pas longtemps !

Avec mon pote Gallo, en route pour une manche de pétole au CVL

A suivre : les régates en Maraudeur.