Les travaux de peinture et de vernis sont quasiment terminés, tout juste avant les grands froids. J’en ai bavé pour la ligne de flottaison (sans retourner le bateau) mais ça devrait le faire.
Aujourd’hui le lettrage est arrivé !
Nous allons bientôt pouvoir présenter Venexiana 5 !
Suite à mon idée de peindre Venexiana 5 en « bicolore » c’est à dire avec des oeuvres vives délimitées par la ligne de flottaison, se pose le problème de tracer celle ci.
Un contributeur avisé soulève néanmoins le point suivant : « pas forcément facile de trouver la limite entre les deux couleurs car la ligne de flottaison est variable sur un Silmaril en fonction du remplissage des ballasts… »
Donc première solution, scruter et analyser toutes les photos de Silmaril pour tenter de voir où se situe la flottaison.
Deuxième solution, se référer à « la bible » c’est à dire au site Arwen Marine d’Emmanuel (on ne dira jamais assez combien toutes les photos et documents présents sont précieux !)
Donc la page intitulée « Projet Silmaril » fournit pas mal d’indications :
Position de la flottaison – (image Arwen Marine)
Emmanuel indique : « Ce profil montre la position du ballast, en vert, sur les cotés du puits de dérive. Le dessus des réservoirs est au niveau de la flottaison, comme sur Gandalf.«
Plus loin nous lisons : « A 404 kg de déplacement, seule la pointe du tableau affleure l’eau, donnant une coulée arrière très fluide.«
Plan à 404 kg de charge situant la ligne de flottaison. (photo Arwen Marine)
Je pense donc que je vais me référer à ces côtes qui montrent un bateau en pleine charge et si les ballasts sont vidés et l’équipage réduit je devrais me résoudre à un look de cargo à vide !
Pour l’instant Venexiana 5 est encore habillée comme Truk 2.
Alors voyons un peu ce qu’un changement de peinture pourrait donner …
Depuis longtemps, je n’en démordais pas, le summum de l’élégance c’était une coque noire avec une flottaison en blanc…
Et après tout et si on changeait carrément notre fusil d’épaule ?
Ah oui ! pas mal !
Bon mais si gardait finalement le vert, avec un peu de blanc quand même ?
Voyons un peu ce que cela donnerait avec une carène en rouge…
Bon là le prompt a vu rouge tout court …
Bon ben, non, finalement…
Et là ce n’est pas tout à fait ce que je voulais mais on en en a profité pour repeindre la maison, je n’insiste pas, ne voulant pas causer à Emmanuel, chez qui les photos sont prises, des ennuis avec ses voisins…
Pour lors, riien de décidé, mon problème ce sera pour retourner le bestiau… Un Silmaril ne se met pas sur le dos comme un Skerry ! Et puis peindre la carène d’une autre couleur que le bordé cela suppose de suivre à peu près la ligne de flottaison.
Finalement ce vert n’est pas si mal ! Yves avait bon goût !
À la poursuite d’Octobre Rouge, le troisième Maraudeur.
La Marie Charlotte, le Cruz avait remplacé le Maraudeur Raspoutine. Cependant je gardais toujours un lien avec l’AS… C’est ainsi que nous avions accompagné le rassemblement de 1999 sur l’Erdre avec le Cruz, histoire de retrouver les copains.
Et voilà que je tombe sur une annonce de vente pour un Maraudeur en bois. Le bateau appartient à un régatier, il semble bien équipé. Les photos numériques n’existent pas encore, pour me faire une idée précise, j’envoie un appareil jetable au vendeur avec pour instruction de le mitrailler sous toutes les coutures.
Le bateau est sur sa remorque dans un club et son historique de régate est connu. Pas question de reproduire l’erreur du Maraudeur bourguignon ! Les photos sont intéressantes.
Le bateau dans son état initial dans son club dans les Yvelines
Affaire conclue ! Je rapatrie le bateau sur les bords du Rhône.
Bien équipé, mat Proctor à retreint, voiles de régate usagées mais pouvant encore faire l’affaire en attendant mieux. Par contre la remorque est « cuite », je la débite à la disqueuse ne gardant que l’essieu à peu près potable et qui fera le bonheur d’un amateur du Bon Coin.
D’extérieur l’état est relativement correct mais j’ai dans l’idée de réaliser un compromis entre esthétique classique et équipement hi tech !
Ponçage, enduit, peinture…Derrière Octobre Rouge, le Cruz la Marie Charlotte
J’ai toujours aimé les bateaux à coque noire, peut être une réminiscence de Wouafi le Cap Corse de Moreau, mon premier embarquement !
Je mets au travail en commençant par une reprise complète du pontage. Puis ponçage de la coque et nouvelle peinture noire pour les œuvres mortes et carène blanche. Le projet prend tournure et commence à ressembler à ce que je veux obtenir.
Le pont aura une finition « pont en teck » avec de fausses lattes peintes en trompe l’oeil.
Et pour le nom, je choisis de rester dans la lancée de Raspoutine mais cette fois ce sera « Octobre rouge« … Message lancé aux futurs concurrents en régate : « les gars vous êtes à la poursuite d’Octobre rouge » ! Le nom est sérigraphié en alphabet latin côté tribord et en cyrillique sur bâbord.
La première mise à l’eau à lieu au Grand Large. Tout va bien, sauf que l’on constate une légère entrée d’eau à l’intérieur au niveau de la base du puits de dérive. Sur l’instant je n’y prête pas trop d’attention…
Première mise à l’eau au Grand Large avec mes garsIl flotte !Belle gueule quand même ! les balcons proviennent du Maraudeur fantôme.
L’objectif est de participer au National 2000 que j’organise sur le plan d’eau de Saint Victor sur la Loire.
C’est juste avant le national que je détecte le problème que je n’avais pas remarqué auparavant. Sous le bateau, une pièce de bois massif relie la carène au lest en fonte (le saumon). Je presse un doigt sur le bois et mon pouce pénètre dans celui-ci comme dans du beurre : il faut se rendre à l’évidence : le bois est pourri ! Pour l’instant l’ensemble tient le coup mais, voilà la cause de l’entrée d’eau dans la cabine !
Catastrophe ! Vu de l’extérieur le bateau est splendide mais un cancer invisible le ronge de l’intérieur…
Le national approche, en désespoir de cause je colmate les trous dans le bois pourri avec … du ciment prompt ! Après tout, c’est un lest !
Le National arrive, nous logeons au château au dessus du lac. Les régates sont organisées avec le concours du club nautique de Saint Etienne, comme d’habitude en respectant toutes les règles de la FFV.
Est-ce le stress, l’émotion, toujours est-il que, crac un lumbago vient me fusiller et je dois me résoudre à laisser la conduite du bateau à mes fils Barth et Jim qui sont devenus entre temps de bons régatiers en Equipe. Mais l’épreuve est ventée, et force est de constater que la voie d’eau s’aggrave. Il faut se résoudre à sortir le bateau et abandonner la course.
Octobre Rouge fera même la couverture du N°128 de la revue de l’AS !
.Après le National, une fois revenu à la maison, le constat est sans appel : il est impératif de reprendre de manière sérieuse le saumon pour sauver le bateau En fait ce problème est connu sur les « bois », Louis Blancanneau fera d’ailleurs un article sur la question dans le bulletin de l’AS. Seulement voilà, la réparation n’est pas aisée à mener à bien et dépasse mes compétences. Je prends contact avec le charpentier de marine qui a refait le bateau de Loulou (Blancanneau) en Bretagne.
Mais l’année 2000, au delà du millésime, sera pour nous une date importante. En effet, en septembre nous levons l’ancre de nouveau pour une nouvelle destination qui va nous conduire pour quatre ans au fin fond des steppes anatoliennes à Ankara en Turquie.
Ne pouvant conduire à bien la restauration, je fais don du bateau à un voisin qui a des velléités de navigation. Hélas, le Maraudeur aura une triste fin. Le voisin en question ne restaurera jamais le bateau et celui finira en jeu pour enfant dans son jardin avant de disparaître complètement…
…
A suivre : la scène se passe à l’aéroport de Lyon Saint Exupéry à un guichet de la douane :
et il est où votre bateau ?
Ben là ! et je désigne trois sacs empilés sur un chariot.
et le gabelou dubitatif tamponne en soupirant le bordereau de détaxe…
Des plans sur la comète… et on s’approche du premier bateau habitable…
Toute mon adolescence j’ai dessiné des plans de bateaux. Tout support était bon y compris mes cahiers de cours aux marges crayonnées d’esquisses qui illustraient mes rêves de voyage au long cours…
La rubrique des essais de la revue Bateaux fournissait sur sa page noir et blanc des plans qui pouvaient donner des idées…
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Et je dessinais des plans, des plans… et encore des plans !
Plus tard, en fac, j’écrivais aux chantiers et aux architectes navals qui m’envoyaient sans rechigner leur documentation. L’idée de construire à mon tour une unité transocéanique occupait de plus en plus mes esprits, parfois au détriment de mes études… mais ça, c’est une autre histoire !
La revue Loisirs Nautiques était plus que jamais une source d’inspiration précieuse. Toutes les techniques de construction pour des amateurs y étaient abordées. Les hors séries qui détaillaient tel ou tel aspect du chantier de construction étaient attendus avec impatience !
Construire en kit était à la mode…Les plans pour amateurs de bateaux en acier, véritables coffres forts étaient nombreux.Le Grisbi 36 était construit en fibrociment, une technique appréciée par certains constructeurs amateurs.
Bon, disons le tout de suite, je n’ai jamais, du moins pour l’instant, construit de bateau !
La vie active ayant commencé à m’apporter une certaine autonomie financière j’allais bientôt pouvoir acquérir mon premier bateau habitable.
Et en attendant, le Fireball continuait de naviguer !