La Misaine bleue. Jour 2 : danse avec les Sinagots !

Pour cette deuxième journée, le vent et le soleil sont au rendez-vous. L’après-midi nous aurons même droit à une brise soutenue avec quelques bonnes risées.

Le programme prévoit une navigation commune avec les Sinagots de l’association « les amis du Sinagot ».

Sinagot Les trois Frères – photo Pline

Ce sont de robustes bateaux de travail, typique du golfe du Morbihan. Gréés de deux voiles au tiers. Trois unités vont nous accompagner aujourd’hui. Les Trois Frères, Joli vent et Mab er Guip.

Les participants au rassemblement qui le souhaitent ont la possibilité d’embarquer sur ces bateaux. Pour notre part, nous choisissons de rester sur notre valeureux esquif !

Les Sinagots sont basés à Port Anna et le rendez-vous entre les deux flottilles est fixé du côté des Logoden.

Nous avons pris un ris, ce qui avec notre voile n’est pas compliqué vu qu’il n’y en a qu’un !

La flottille des voiles aviron quitte le port et nous nous efforçons de tirer des bords vers les îles Logoden. Cette fois nous avons le courant dans le nez.

Soyons francs, le résultat n’est pas fameux, nous en sommes réduits à tirer des bords carrés, c’est-à-dire à progresser de manière calamiteuse… Je persiste néanmoins en essayant de soigner ma navigation mais ce n’est que bien plus tard dans l’après-midi que je trouverai enfin la solution pour améliorer mon cap…

En attendant, les Sinagots déboulent entre les îles et nous abattons pour leur emboîter le pas avec cette fois le courant avec nous !

Première impression, ces gros bateaux sont fichtrement agiles et rapides !

Nous repassons devant le port d’Arradon et nous dirigeons en direction de la côte ouest de l’île aux Moines.

Au passage étroit au niveau de Port Blanc voilà que ça commence à devenir rigolo, le courant se renforce avec l’impression de dévaler un tapis roulant, heureusement le vent est constant et le bateau reste manoeuvrant mais c’est parfois limite !

Les gros pépères de Sinagots tracent leur route sans difficulté, c’est là que l’on voit que ces bateaux sont chez eux, bien dans leur environnement.

Nous continuons de descendre le long de l’île aux Moines mais peu à peu le courant n’est plus aussi favorable. À la VHF on nous signale que l’on va s’arrêter sur la plage du Gored.

Problème, le courant nous repousse et c’est reparti pour les bords carrés. Je décline une proposition de remorquage ce qui me vaut quelles remarques désabusées pas bien méchantes mais justifiées. Je m’entête car je sens qu’il y a quelque chose qui cloche et qui m’empêche de remonter au vent correctement. Après tout, il fait beau nous avons une bonne brise, on doit y arriver, bon sang de bois ! Comme dit la chanson :  » Y a quelque chose qui cloche là-dedans, j’y retourne immédiatement » !

Et enfin, je trouve la solution ! Le problème vient de mon foc qui me fait abattre et perdre en cap. Il est vrai que j’avais installé ce foc sans grand calcul. Déjà la première fois que je l’avais déroulé, c’était au sortir du port sur le lac du Der avec peu de vent, le bateau s’était mis à abattre sans que je ne puisse rien faire sinon enrouler le foc en catastrophe avant d’aller me fracasser sur les rochers de la digue. Et cette fois bingo ! Sans la voile d’avant le bateau retrouve un certain équilibre qui nous permet enfin de retrouver un meilleur cap et de rallier la plage où c’est l’heure du pique-nique.

La marée descend et je mouille Pirate du Rhône à quelques mètres du rivage. Et cette fois Raoul a l’autorisation de débarquer !

Au mouillage dans la baie du Gored sur l’île aux Moines

Donc, pause casse-croûte pour les uns, tandis qu’une autre partie de la flotte, les cadors, préfère se colleter avec les courants, profiter du vent et réaliser une sortie et une rentrée du golfe.

Une fois sustentés et l’ensemble de la flottille de nouveau réunie, c’est le retour vers Arradon en bouclant le tour de l’île aux Moines. Cette fois le vent est bien établi. Les rafales costaudes et un bon clapot secouent notre petit Skerry. Raoul n’est pas rassuré ! Marie apprécie sa nouvelle combinaison sèche qui la protège des paquets de flotte qui lui dégringole sur la cafetière ! Mais tout se passe sans encombre, la navigation est agréable dans ce magnifique paysage.

Nouvelle soirée conviviale avec une conférence donnée par les amis du Sinagot, ce qui nous permet de mieux connaître et d’apprécier ces beaux navires de pêche du golfe.

Et pour résumer ces deux jours de navigation la superbe vidéo de Denis du Silmaril Keleren IV.

Et toutes les photos prises par les différents participants.

La Misaine bleue à Arradon. Jour 1 : l’île d’Illur en tirant sur le bois mort.

La Misaine Bleue c’était l’occasion rêvée pour se consoler de notre piteux ratage de la semaine du golfe… 

Nous avions déjà navigué dans le golfe. C’était au siècle dernier… Nous étions une petite flottille de Maraudeurs et nous logions au camping du Rohu à Saint Pierre Quiberon. Nos bateaux étaient mouillés devant le camp.

Les Maraudeurs à Quiberon – escale à Méaban avant d’entrer dans le golfe.

Loulou Blancaneau, une figure de l’AS Maraudeur, avait un copain à Conleau. Nous avions traversé la baie, puis le golfe, passé une soirée mémorable et bien arrosée puis une nuit dans nos bateaux. Je me souviens que j’étais amarré à une barge d’ostréiculteur et que Benjamin notre petit dernier avait été littéralement dévoré par des hordes de moustiques !

Les moussaillons n’étaient pas vieux ! Raspoutine c’est notre Maraudeur avec le nom en cyrillique !

Retour le lendemain à Saint Pierre de Quiberon.

C’est curieux, je n’ai aucun souvenir des courants, sauf à la sortie, au retour, avec la curieuse sensation d’une sortie en boulet de canon dans une mer qui ressemblait plus à cet endroit à un torrent de montagne !

Mais revenons à cette Misaine Bleue 2025.

Organisé par l’AS SEIL voile aviron, c’est notre deuxième participation à la Misaine Bleue. L’année dernière nous étions au Minhic, sur la Rance, un chouette plan d’eau (les photos)

Nous avions prévu d’arriver à Arradon bien avant le début officiel des festivités pour régler avec Emmanuel certains détails de la construction du bateau que ce dernier devait nous construire en fin d’année.

Le début de la semaine n’était pas encourageant, bourrasque, vent fort, pluie diluvienne, une veine que nous ayons choisi l’option bungalow au camping de l’Allée à Arradon. Pas de navigation au début mais de belles balades entre deux saucées et une bien sûr une visite chez Ans et Emmanuel. Ce dernier va commencer la construction pour Hervé d’un Silmaril dont il vient de recevoir le kit, le nôtre devait suivre…

La flottille est basée dans le port d’Arradon, nous avons un ponton à disposition. Pour ma part j’aurais préféré rester à terre, le chariot de mise à l’eau et le poids léger du Skerry autorisant des manoeuvres faciles mais, on me m’indique que ce n’est pas possible…

Cherchez Charlie ! On notera que le beau temps est revenu !

Surprise ! La première journée est marquée par la pétole ! Mais alors, une vraie pétole ! Nous allons devoir sortir les avirons ! Et vous savez comme j’adore ça ! Bien entendu, je n’ai pas jugé pertinent de recourir à la risée Torqeedo. Pas de ça dans les rassemblement, je réserve son usage pour les balades sur les plans d’eau intérieurs. Et puis on peut espérer que le vent va se lever !

Alors, direction Illur en faisant le tour de l’île d’Ars en poussant et tirant sur le bois mort !

Calme blanc sur le golfe…

En route, nous faisons escale sur la plage de Brouel. Raoul court se dégourdir les pattes.

Nous repartons et toujours pas de vent. Nous gardons tout de même les voiles hautes… on ne sait jamais et puis dans le Skerry où la place est comptée il conviendrait de caser le gréement et cela complique encore la tâche pour le misérable galérien que je suis.

Terre !

Enfin nous atteignons Illur !

On pourrait penser que nous avons coupé à travers la pointe de l’île pour gagner notre destination, disons que c’est plutôt une coquetterie du GPS !

Depuis son rachat par le conservatoire du littoral, l’île d’Ilur est gérée depuis janvier 2009 par le parc naturel régional du Golfe du Morbihan. Ce qui en fait un endroit protégé.

Conséquences : il est interdit de beacher et les chiens sont interdits sur l’île. Il convient de s’amarrer « en marguerite » autour d’une bouée .

La marguerite. NB : j’ai les noms des dangereux contrevenants qui se sont échoués sur la plage au mépris des règlements de la République. Ils peuvent me contacter en MP pour fixer le prix de mon silence…

Comme Raoul est interdit de plage nous décidons de rester avec lui à bord du bateau, amarrés à la Marguerite pour déjeuner.

Raoul, notre bosco, reste à bord biscotte Illur is not dog friendly …

Enfin le vent daigne se lever et le retour vers Arradon peut s’effectuer à la voile. Jusque ce qu’il faut pour terminer le tour de l’île d’Ars et tirer quelques bords carrés pour se glisser entre les deux Logoden, les îles situées juste avant Arradon avant de regagner le port.

Nous commençons enfin à refaire connaissance avec les courants que nous avions dans le nez cette fois ci !

Retour à la voile !

Le soir, une fois les bateaux amarrés dans le port, place aux agapes ! Comme d’habitude, apéro et repas convivial avec au préalable une conférence fort intéressante sur le parc régional du golfe du Morbihan.

C’est alors que l’information qu’Yves vendait son Silmaril me parvint aux oreilles…

Itinéraire salé d’un marin d’eau douce ou comment j’en suis venu au voile aviron. (17)

Les croisières en Maraudeur !

Il est bien spécifié que le Maraudeur est un petit voilier bien adapté au camping côtier pour… deux personnes.

N’ayant pas bien lu le mode d’emploi, nous avons évidemment pratiqué ce genre d’exercice à six…

Pas question de dormir à deux adultes et quatre enfants dans un si petit espace mais nous avons pu néanmoins utiliser ce merveilleux bateau pour quelques croisières côtières.

Tout d’abord en Bretagne. Nous nous étions retrouvés à quelques Maraudeurs dans un camping au bout de la presqu’île de Quiberon. Nos bateaux étaient au mouillage à quelques encablures de la plage.

Trois Maraudeurs en maraude dont le fameux 91 de Babar !

Des bords tirés dans la baie puis une plus grande expédition, dans le golfe du Morbihan où nous nous sommes retrouvés chez un ami qui possédait une maison, tout au bout, du côté de Conleau. Le soir après une ripaille très mousticailleuse, je me souviens avoir dormi à mon bord avec un de mes fils tandis que le reste de la famille trouvait un hébergement plus confortable dans le bateau de Loulou (Louis Blancanneaux).

Moussaillons sur Raspoutine

Babar au premier plan se dirige d’un air décidé vers …
Échouage sur la plage
Et le numéro spécial de l’AS, « la bible » garde une trace de cette mémorable expédition !

Le temps des régates en Maraudeur avait pris fin. Gallo était parti pour de nouvelles aventures en deltaplane et nous, après quelques trois ans passés en France, nous prenions la direction d’un autre pays pour le boulot.

Cap au nord, direction Göteborg en Suède. Cette fois le Maraudeur était du voyage ! On avait attelé Raspoutine derrière le « Caramazout » (notre véhicule familial transporteur de troupe, un valeureux Toyota Lite Ace) et en route vers le grand nooord !

Quelque part sur une aire d’autoroute au Danemark
Dans le ferry de la Stena Line entre Frederikshavn au Danemark et Göteborg en Suède

En Scandinavie, l’hiver est long… les jours sont courts, Autrement dit, le bateau est resté quelques mois devant la maison en attendant le printemps.

La Suède est un pays de marin, leurs bateaux sont magnifiques et superbement entretenus. En hiver ils sont tous sortis des ports et abrités à terre dans de petites constructions plus ou moins élaborées mais toujours réalisées avec soin.

Nous avions trouvé un petit port pour amarrer le Maraudeur. Ce fut alors l’occasion de belles balades dans un chouette espace de navigation mais pavé de cailloux partout ! En fait on gardait la carte marine en permanence sur les genoux. Ce qui ne m’a pas empêché, voulant prendre un raccourci et confiant dans mon faible tirant d’eau, de talonner un jour assez rudement. Et les enfants de sortir en criant de la cabine : « on coule ! on coule ! » Heureusement sans dommage !

Des iles et des cailloux partout !

Le séjour en Suède fut le plus court de notre parcours à l’étranger, (pour les détails voir le chapitre « au pays des trolls dans Trece Timpul...).

Un an après notre arrivée nous reprenions la route du retour vers la mère patrie.

A suivre : le Maraudeur fantôme…

Sur la Saône

A la mi septembre nous avons profité de l’été qui s’éternise pour une petite escapade sur les bords de la Saône au sud de Mâcon.

Le camping du pont D’Arciat est très sympa et accueillant, très ombragé, directement au bord de la rivière disposant même d’une cale de mise à l’eau.

Camping très ombragé.

C’est la base idéale pour une petite exploration de la Saône. Cette fois je configure le Nomad en biplace, enfin triplace avec le chien !

Embarquement sur la cale du camping. Il fait très chaud, peu de navigation, quelques péniches paquebots de croisière dont les passagers sont calfeutrés dans les cabines climatisées !
Remontée jusqu’aux faubourgs de Mâcon.
Escale à Mâcon. Raoul, est parti se dégourdir les pattes !

Le lendemain je retourne seul sur la rivière, j’explore une petite rivière qui se jette dans la Saône. Un cours d’eau qui ressemble à la Varèze.

Exploration d’un petit affluent enchâssé dans la verdure.

On the Rhône again !

Aller hop ! on gonfle le kayak à la maison, histoire de gagner du temps et on descend au bord du Rhône, direction l’ancien bassin de joutes de Chavanay, au bord de la ViaRhôna.

Quelques derniers préparatifs, mise en place du moteur. Pas un pet de vent, je laisse la voile dans la voiture.
La cale qui sert essentiellement pour les pêcheurs !

Il fait chaud en cette fin d’été, le fleuve apporte un peu de fraicheur

Les deux piles de l’ancien pont de Chavanay. Derrière, les vignes en pleine vendange sur les contreforts du Pilat.
En haut de la colline : notre village de Saint Michel sur Rhône… dans la Loire !
Le Rhône est un fleuve vivant, on croise de gros bateaux de fret mais aussi de passagers.
Château Grillet, un des plus vieux vignobles de France. Le vin de la région était déjà renommé à Rome !
Sur l’autre berge, le joli village de Saint Alban. Un peu plus bas se trouve la centrale nucléaire du même nom…
Un petit coin que j’affectionne : la Varèze, un petit affluent du grand fleuve. Le kayak permet de se glisser dans très peu d’eau, beaucoup de poissons qui s’égaient devant moi.
Petite pause
Ce qui est enquiquinant ce sont les fichues algues qui se coincent dans l’hélice…
La trace d’un jolie balade nonchalante par un bel après midi de début d’automne.