Je me rends compte que dans l’énumération de mes différents bateaux que j’en ai oublié un ! Un très joli dériveur que je n’ai pas gardé longtemps. Dommage c’était peut-être l’occasion de passer déjà au voile-aviron en bois …
Mon beau père possédait un Vaurien, en bon état. Il l’avait délaissé pour acheter un Corsaire qu’il amarrait dans notre Marina de Port Camargue pendant que nous étions à parcourir le monde puis ensuite pour se lancer dans la construction d’une unité plus grande un Primo, dériveur lesté de 7 m et quelques.
J’avais récupéré ce dériveur et je lui avait donné un petit coup de propre avec une jolie peinture bleue et un taud tout neuf !
et la facture du taud qui nous donne une indication sur la date .Le Vaurien Mary-Ann au Grand Large à Lyon.
Quelques navigations sur le plan d’eau Grand Large à Lyon et puis je l’ai vendu… (j’ai toujours une copie de l’acte de vente : 2 500 F !). Surement en raison d’un nouveau départ pour une nouvelle mission à l’étranger .
Dans mes archives numériques je retrouve un petit film où l’on voit les deux bateaux ! C’était un été, sur le lac du barrage de Villerest près de Roanne. Mes beaux-parents possédaient une propriété à cet endroit qui avait été autrefois les gorges de la Loire avant la construction du barrage qui fait noyé une partie des terres agricoles de mon beau-père.
Ce n’est que quelques années plus tard que je récupérerai le Vaurien.
Sur le lac de Villerest mon Fireball et le Vaurien du beau-père…
Concernant la grand-voile, le dispositif précédent de bêleur associé à la prise de ris automatique présentait à mon goût l’inconvénient de multiplier poulies, renvoi, cordage et autres sources de méli-mélo susceptibles de coinçures sac de nouilles et autres joyeusetés agaçantes. (voir article précédent ici)
Sur mon bateau je suis un ardent défenseur du « clic ». C’est à dire que chaque fois que cela est possible, je remplace les noeuds, les manilles et autres dispositifs de fixation par un mousqueton.
Donc voici les innovations foireuses que je soumets à vos réflexions :
Tout d’abord le « bandage herniaire vit de mulet », ici vu du côté mât. L’encornet que l’on distingue derrière, le long de la bôme ne sert plus à rien pour le positionnement de celle-ci par rapport au mât et supporte le taquet de la bosse de ris automatique.Bandage herniaire vit de mulet côté bôme avec son double clic de fixation rapide.Ensuite le « hâle-bas, cunningham, bêleur » : avec un point de tire situé en avant du mat il règle : l’avancée de la bôme par rapport au mât (bêleur) et le creux de la voile (hâle bas et cunnigham).
Note : Tout cet accastillage de pointe est réalisé en ayant recours à diverses ressources issues de plusieurs caisses de « ça peut servir ». Il est évident que la mise en production dans la future usine actuellement en construction en Corée de l’Ouest fera appel à des matériaux composites de qualité supérieure (en lien avec la NASA et la fabrique d’accordéons de Tulle en Corrèze).
En 2000 et des brouettes, nous voici de retour en France. Je vous passe sur les bisbilles et les trucmuches administratifs mais en 2004 nous voici débarquant à La Rochelle.
Le cirque Pinder en route pour la Rochelle ! L’Espace est encore immatriculé en Turquie et tracte la caravane qui va nous servir de point de chute. Derrière le Caramazout tire la Marie Charlotte.
Ah non de Djiou ! La Rochelle, port de mer, le Graal, enfin ! Eurêka cette fois nous allons pouvoir acquérirun vrai bateau de mer, d’océan pas de la gnognotte à deux balles !
Alors, bon, comment dire… La Rochelle est un très joli port, c’est vrai, ça a de la gueule, des tours, des bassins tout ça… Mais tout ceci a un prix .
Il convient de savoir que si ce port a bâti sa fortune avec la traite des noirs, c’est plutôt grâce à la r’traite des vieux (riches) qu’il continue désormais de faire sa pelote.
La Rochelle, ses tours, le vieux port… Avouez que ça a de la gueule quand même !
Tout ça pour dire que si vous voulez voir la mer depuis votre fenêtre à La Rochelle il faut être devant et que ça coûte bonbon…
Pagnol a dis un jour que pour voir la Camargue il fallait disposer d’un escabeau et bien la Rochelle c’est pareil… C’est très plat comme côte. Pour voir la mer à La Rochelle depuis chez soi il faut dépenser une fortune.
Pas moyen de trouver une cabane dans nos moyens car voyez vous, c’est bête mais je tenais absolument à voir l’océan depuis ma fenêtre.
Premier problème mais ce n’était pas tout.
Tout fier, j’annonce aux enfants : cette fois ça y est, on va acheter un grand bateau !
Mais qui dit grand bateau, dit port …
Et là …
Je me pointe à la capitainerie des Minimes, je sais que la situation est tendue mais bon, j’y vais.
Bonjour m’sieurs dames, voilà, je viens d’arriver à La Rochelle, j’habite à Laleu (c’est le quartier où l’on crèche) je m’excuse de vous demander pardon mais, je voudrais savoir s’il est envisageable d’avoir l’outrecuidance de solliciter de votre bienveillance la possibilité d’obtenir le droit de payer un prix faramineux pour louer un anneau en vue d’amarrer dans votre auguste port un modeste navire de plaisance ???
…
Regard blasé du préposé…
Ben oui mon gars, tu peux t’inscrire sur la liste d’attente…
Ah ! chouette merci votre attention, et il y en a pour longtemps… je veux dire à attendre ?
Bah entre cinq et dix ans si tout va bien …
Glups… bon je m’inscris sur la liste. Gratos. je dis gratos car j’apprendrai quelques temps plus tard que l’inscription devenait payante…
Et ben, bande de cons, me pensais-je en sortant de la capitainerie (j’étais un peu agacé) dans cinq à dix ans je serai loin de vos rivages vaseux… Il faut vous dire que le coin est joli pour qui aime la vase nauséabonde qui se découvre au rythme de la pendule des marées dans ces rivages plats comme la main.
Bref …
Pas de gros bateau.
Restait bien sûr la Marie Charlotte qui comme toujours était un bon bateau.
Cependant l’idée d’un bateau habitable demeurerait ancrée …
Si ce n’est pas possible de trouver un anneau (à moins d’acheter un rafiot Amel à 1million d’Euros et ce cas, voyez-vous, il existe des combines…).
Reste la solution de revenir à un bateau de taille plus modeste, transportable, histoire de le caler sur une remorque après avoir navigué et de le stocker dans le jardin.
La Rochelle accueille chaque année le Grand Pavois. C’est l’occasion de pouvoir visiter des bateaux à flots dans le port des Minimes et le cas échéant de les essayer.
Le Grand Pavois de la Rochelle au port des Minimes.
Mon choix après des recherches dans les annonces, les ports de la région et Internet s’était au final focalisé sur deux bateaux : un trimaran Magnum, sans cabine et un dériveur intégral (pour pouvoir beacher) de la taille à peu près de notre ancien Etap 22i : le Blue Djinn.
Un chouette trimaran … finaliste malheureux !
Ce dernier présentait en outre un intérêt particulier : il disposait d’une association de propriétaires et d’une association active. Un peu comme avec les Maraudeurs.
And the winner is… le Blue Djinn !
Malgré un essai concluant du trimaran, ce fut le BlueDjinn, acheté chez Blondeau Marine à l’île de Ré qui allait devenir Venexiana 4…
L’Increvable, petit voilier faisant accessoirement office de kayak !
Au tout début des années 2000 nous avions posé nos valises à Ankara. La mer était loin, mer Noire ou mer Egée il fallait se taper des kilomètres pour rejoindre les côtes. Dommage car les rivages d’Asie Mineure offraient un terrain de jeu infini pour les plaisirs de la navigation côtière. Plus près de la maison, nous avions de grands lacs, dont un tout proche de la ville, Eymir Gölü.
Sur la terrasse de notre appartement d’Ankara
J’avais songé à ramener la Marie Charlotte à l’occasion d’un retour en France mais les démêlés que j’avais rencontrés avec la douane et l’administration turque m’avait quelque peu refroidi… Acheter un bateau sur place était une possibilité. On trouvait quantité de ports de plaisance et le marché de l’occasion offrait des opportunités intéressantes. Mais encore une fois les distances étaient grandes de la capitale aux plus proches rivages.
C’est alors que j’eus l’idée d’importer le seul bateau qu’il était possible de transporter avec soi, y compris en avion : un kayak pliant. J’avais tout de suite jeté mon dévolu sur la gamme Klepper car j’avais vu qu’il était possible d’ajouter un gréement qui transformait leurs esquifs en véritables petits voiliers biplaces.
Une image sur la mer Egée, une photo que j’avais vu longtemps « piquée » par un revendeur de kayak sur le net !
C’est donc un Aerius expédition doté d’un gréement qui allait devenir le bateau sur lequel j’allais le plus naviguer et surtout dans des endroits les plus divers.
Il est vrai que les débuts sur la rivière Kızılırmak, la rivière rouge en Cappadoce, avaient été difficiles ! Ce fut l’occasion de le baptiser l’Increvable !
Passage triomphal sous le Rialto à la fin de la Vogalonga à Venise
Très vite donc mon kayak allait devenir « un authentique petit voilier faisant accessoirement office de kayak » ! Plus tard, j’allais le doter d’outriggers pour le stabiliser dans la houle avec des vents portants et même à la fin d’un petit moteur électrique.
Si je devais résumer toutes les navigations, l’inventaire serait un peu long ici… J’avais créé un site qui s’intitulait « le blog du kayak pliant » où je racontais toutes mes navigations en y incluant des prolongements sur l’environnement historique et culturel qui les entouraient. Un site pas mal fréquenté à l’époque…
On peut en retrouver la trace (en cliquant sur l’image ci dessous) :
J’avais déménagé le « blog du kayak pliant », autrefois site autonome sur cet ancien blog
On retrouvera également dans différents articles dans l’Os quantité de récits et d’illustrations de mes différentes pérégrinations ainsi que des améliorations apportées à ce kayak au fil du temps.
Oui, vraiment, beaucoup navigué ! Des lacs en France, en Turquie, des rivières et des fleuves, En mer, des rivages de la mer Égée ou de la mer Noire à l’océan Atlantiques et aux pertuis rochelais… La Costa Brava en Espagne.
Si je devais conserver deux images marquantes, j’ai en tête le somptueux passage sous les arches du château de Chenonceau à la voile et la traversée de Venise lors de la Vogalonga en 2007… Mais combien d’autres se bousculent encore !
Chenonceau sur le Cher.
Alors oui, j’ai eu d’autres kayaks, des gonflables. D’abord un Solar qui était lui aussi parti en Turquie avec l’idée de disposer d’un bateau plus souple pour passer en douceur les rapides de la Kızılırmak qui avait fracassé mon pauvre Klepper. Et puis le dropstich est arrivé qui procurait une rigidité importante aux kayaks gonflables. Alors ce furent le Yakkair one et les Nomad de Bic dont on trouvera beaucoup d’illustrations sur ce blog avec le fameux concept Kayak + vélo + remorque + matos de camping …
A suivre …
Aller courage ! encore une étape, un bateau et nous arriverons au canot voile aviron ! Prochain épisode : Venexiana 4 !